verveux

1. verveux [ vɛrvø ] n. m.

• 1428; vrevieus 1315; finale -eus du plur. de verveil, var. de vervelle

♦ Pêche Filet de pêche monté sur des cercles et fermé au fond, en forme d'entonnoir. ⇒ nasse. verveux 2. verveux, euse [ vɛrvø, øz ] adj.

• 1801; « capricieux » 1538; de verve

♦ Littér. Qui a de la verve (3^o), du brio, de la vivacité; qui est en verve. « Jovialement supérieur, verveux comme toujours » (A. Gide). — Qui a de la verve (en parlant d'un écrit, d'une conversation, d'un discours). « Discussions verveuses et paradoxales » (A. Gide).

● verveux nom masculin (latin vertere, tourner) Filet de pêche en forme de nasse, composé d'une manche maintenue ouverte par des cercles rigides, posé sur le fond des cours d'eau. ● verveux, verveuse adjectif Littéraire. Plein de verve, de fougue, de brio. ● verveux, verveuse (synonymes) adjectif Littéraire. Plein de verve , de fougue, de brio.

Synonymes :

- brillant

- loquace

- prolixe

- volubile

I.

⇒VERVEUX¹, -EUSE, adj.

A. — [En parlant d'une pers.] Qui a de la vivacité, du brio, qui est en verve. Mollandeux, le petit journal fait homme, esprit fin, malin, alerte et délicat, étroit, sans hauteur, mais éveillé, verveux, rongeur, et faisant où il voulait le trou d'une dent de souris (GONCOURT, Ch. Demailly, 1860, p. 8). Il eut l'idée d'écrire une belle réponse, de rédiger une de ces définitions de lui-même par lesquelles il séduisait toujours, mais il ne put aller jusqu'au bout et abandonna son projet. C'était un assaut de talent, et, à un homme verveux, il convenait de montrer qu'on avait plus de verve que lui (GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1952, p. 227).

B. — [En parlant d'un écrit, d'un discours, d'une conversation] Qui dénote du brio, de la verve. Je resterais son ami; pourquoi veut-il être le mien? quand je ne l'estime même plus et que je n'ai plus, de ses discussions verveuses et paradoxales, que de la fatigue et de l'ennui (GIDE, Journal, 1891, p. 22). Gaspard, par ses récits verveux, devint célèbre dans M... La clientèle du Café des Hirondelles s'augmentait (BENJAMIN, Gaspard, 1915, p. 148).

REM. Verveusement, adj. Avec brio. [Elle] parlait si fort et si verveusement qu'elle attirait l'attention de la moitié du parterre (GIDE, op. cit., 1910, p. 306). Nos paysans gascons volontiers secs, dont les jambes de coq ont été si verveusement chantées, ont coutume de dire: « Il est mauvais de faire trop de sang. Bêtes et gens doivent maigrir de temps à autre » (PESQUIDOUX, Livre raison, 1928, p. 239).

Prononc. et Orth.:[], fém. [-ø:z]. Homon. et homogr. verveux². Étymol. et Hist. 1. a) 1559 « (d'une chose) qui se comporte, fonctionne d'une manière capricieuse » huis verveux (DOUBLET, El., 9 ds HUG.); b) 1585 « fantasque » discours verveux (CHOLIÈRES, 9^e Ap.-disnée, p. 382, ibid.); 2. 1584 « en proie à l'inspiration, rempli de verve » poëte verveux (L. DE LA PORTE, tr. HORACE, III, 19, ibid.), ex. isolé jusqu'en 1801, même syntagme (MERCIER Néol.); 3. 1831 « qui dénote de la verve » plume verveuse (BALZAC ds La Caricature, 21 avr. d'apr. K. J. HOLLYMAN ds Fr. mod. t. 22, p. 205); 1834 style verveux (BOISTE). Dér. de verve; suff. -eux.

II.

⇒VERVEUX², subst. masc.

A. — ,,Panier en osier, de forme conique, et que l'on attachait au dos des bêtes de somme, à leurs vertèbres, pour transporter fruits et légumes`` (FÉN. 1970).

B. — PÊCHE. Filet de pêche aménagé en nasse, utilisé dans les cours d'eau, de forme conique, monté sur des cercles d'osier, et que l'on tend sur le fond, l'ouverture vers l'amont. Cornebille n'éprouva pas à le revoir le même plaisir que lui, car il était en train de retirer ses verveux sans avoir aucun droit au privilège de la pêche (BOYLESVE, Leçon d'amour, 1902, p. 197). Une cabane de pêcheurs laissait déborder à son seuil (...) des verveux qui séchaient au soleil (GENEVOIX, Boîte à pêche, 1926, p. 43).

— P. anal., pop., vx. ,,Crinoline, dans l'argot des paysans des environs de Paris, qui trouvent une ressemblance entre ce filet à cerceaux et cette jupe à cage`` (DELVAU 1866).

Prononc. et Orth.:[]. Homon. et homogr. verveux¹. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1315 vrevieux « filet de pêche monté sur des cercles allant en diminuant et formant entonnoir » (Arch. nat. JJ 53, fol. 21 v° ds GDF. Compl.). B. 1680 « panier d'osier à mettre les fruits » (RICH.); 1690 (FUR., qui précise ,,pour les transporter sur des bêtes de somme``). A plur. d'un verveil [-], (cf. lat. médiév. vervilium « filet de pêche » 1073 ds DU CANGE), issu d'un lat. vulg. vertibiculum, lui-même dér., par substitution de suff., de vertibellum propr. « objet qui tourne, en forme de cylindre », altér. du b. lat. « vertèbre ». À rapprocher de vertibellum, les formes b. lat. vertebella « instrument chirurgical pour extirper » (FEW t. 14, p. 323b, note 16); vertibella « id. » (s.d. ds DU CANGE); vertevella « filet de pêche » 1212, EBERHARDUS DE BÉTHUNE, ibid.; v. aussi J. WROBEL ds Rom. Forsch. t. 3, p. 472; virtevella « id. » (fin XI^e s., PSEUDO-HERBERNUS, ibid.). B est peut-être le même mot que A, vu la similitude de forme entre le filet et les paniers constituant le bât des bêtes de somme; mais il peut être aussi à rapprocher du wall. vaivroux « osier rouge », d'orig. inc., v. FEW t. 21, 1, p. 68a.

STAT. — Verveux^{1 et 2}. Fréq. abs. littér.:36.

1. verveux [vɛʀvø] n. m.

ÉTYM. 1428; vrevieus, 1315; finale -eus du plur. de verveil; du lat. pop. vertibellum. → Vervelle.

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1 Pêche. Filet de pêche monté sur des cercles et fermé au fond, en forme d'entonnoir. ⇒ Nasse. || Verveux de mer, comportant intérieurement deux entonnoirs de filet (⇒ Goulet). || Verveux à deux entrées (⇒ Louve), à ailes latérales.

2 (1766). Vx. Panier conique en osier, qu'on attachait au bât des bêtes de somme.

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HOM. 2. Verveux.

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2. verveux, euse [vɛʀvø, øz] adj.

ÉTYM. 1801; « capricieux », 1548; de 1. verve.

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♦ Littéraire.

1 Qui a de la verve (4.), du brio, de la vivacité. Qui est en verve (3. ou 4.).

1 (…) un beau salon un peu sombre, intime, recueilli. Je m'y sentis à l'aise, comme chez moi. Que de fois j'ai remarqué l'influence des appartements sur le caractère et sur l'esprit ! Il y a des pièces où on se sent toujours bête; d'autres, au contraire, où on se sent toujours verveux.

Maupassant, Un portrait, Pl., t. II, p. 1053.

2 Hier Mardrus vient me relancer à Auteuil. Jovialement supérieur, verveux comme toujours, agaçant un peu tout le monde excepté moi.

Gide, Journal, 25 déc. 1905.

2 Qui a de la verve, en parlant d'un écrit, d'une conversation, d'un discours… || « Discussions verveuses et paradoxales » (Gide, Journal, 25 juin 1891).

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DÉR. Verveusement.

HOM. 1. Verveux.

Encyclopédie Universelle. 2012.